Nous voici entré dans le mois de la francophonie, une belle occasion pour parler de la situation linguistique à Madagascar.
Le français a une place très singulière dans la société malgache. Adulé chez les côtiers, honni des hauts-plateaux, il est utilisé partout sauf en brousse.
Le français est utilisé par tous, mais chacun à sa raison. Les peuples côtiers parlent le français par admiration et gratitude pour la France (l'Empire français les a libéré du joug de la monarchie Merina). Les peuples des hauts plateaux détestent les Français (ils ont brisé leur suprématie sur le reste de l'ile) mais l'utilisent avec raffinement, comme preuve de culture et d'ouverture sur le monde. Ainsi, à Tananarive, dans la ville haute, tout le monde parle français en société, en public; le malgache est réservé à l'intimité du foyer.
Inconnue mais non moins vivante, la minorité de langue maternelle française pousse le pays inexorablement vers une francisation toujours plus profonde. Cette minorité est constituée des expatriés francophones (Français, Canadiens, Italiens), des Malgaches ayant choisis la nationalité française à la veille de l'indépendance, et les Karanas. Les Karanas (Prononcez "Karane") sont les descendants de marchands indo-pakistanais installés à Madagascar depuis de nombreuses générations. Cette minorité ethnique, se partageant à part égale avec les Chinois l'économie un pays, est unilingue francophone et se défend de prononcer le moindre mot malgache. Leur emprise sur l'économie malgache est la raison pour laquelle le français ne cesse de gagner du terrain sur la grande ile rouge.
Une autre raison explique que le français garde une place de choix à Madagascar. Si il y a une chose pour laquelle le malgache est connu, c'est pour la longueure de ses mots (44 syllabes au maximum!). Le français est lui, beaucoup plus sobre. Ainsi rédiger en français les documents adminstratifs est un gain de place notoire.
A vrai dire, à Madagascar, on ne parle pas le français de France, mais un français propre à l'ile. Vierge de tout anglicisme, riche de mots oubliés en France et magnifié d'un accent XIXème, le français de Madagscar a beaucoup à apprendre à la métropole. Ici, on parle d'écolage (frais de scolarité), de vacation (salaire), de gargotier (épicier) et de paletot (pull à capuche).
Voici les beaux mots de ce bout du monde...
Le français a une place très singulière dans la société malgache. Adulé chez les côtiers, honni des hauts-plateaux, il est utilisé partout sauf en brousse.
Le français est utilisé par tous, mais chacun à sa raison. Les peuples côtiers parlent le français par admiration et gratitude pour la France (l'Empire français les a libéré du joug de la monarchie Merina). Les peuples des hauts plateaux détestent les Français (ils ont brisé leur suprématie sur le reste de l'ile) mais l'utilisent avec raffinement, comme preuve de culture et d'ouverture sur le monde. Ainsi, à Tananarive, dans la ville haute, tout le monde parle français en société, en public; le malgache est réservé à l'intimité du foyer.
Inconnue mais non moins vivante, la minorité de langue maternelle française pousse le pays inexorablement vers une francisation toujours plus profonde. Cette minorité est constituée des expatriés francophones (Français, Canadiens, Italiens), des Malgaches ayant choisis la nationalité française à la veille de l'indépendance, et les Karanas. Les Karanas (Prononcez "Karane") sont les descendants de marchands indo-pakistanais installés à Madagascar depuis de nombreuses générations. Cette minorité ethnique, se partageant à part égale avec les Chinois l'économie un pays, est unilingue francophone et se défend de prononcer le moindre mot malgache. Leur emprise sur l'économie malgache est la raison pour laquelle le français ne cesse de gagner du terrain sur la grande ile rouge.
Une autre raison explique que le français garde une place de choix à Madagascar. Si il y a une chose pour laquelle le malgache est connu, c'est pour la longueure de ses mots (44 syllabes au maximum!). Le français est lui, beaucoup plus sobre. Ainsi rédiger en français les documents adminstratifs est un gain de place notoire.
A vrai dire, à Madagascar, on ne parle pas le français de France, mais un français propre à l'ile. Vierge de tout anglicisme, riche de mots oubliés en France et magnifié d'un accent XIXème, le français de Madagscar a beaucoup à apprendre à la métropole. Ici, on parle d'écolage (frais de scolarité), de vacation (salaire), de gargotier (épicier) et de paletot (pull à capuche).
Voici les beaux mots de ce bout du monde...