lundi 11 novembre 2013

Un week-end dans la jungle


Ce week-end j’ai commencé à faire du tourisme dans la région autour de FD, je suis allé à Nahampoana (Nannpoune), une réserve naturelle dans la jungle. Nous sommes partis samedi midi dans le bus 4x4 que nous avions loué pour l’occasion. Dès que nous sommes sortis de la ville, la route s’est évanouie comme un mirage et transformée en une piste rouge et défoncée la mythique RN13. Dire que c’est une piste est largement exagéré, disons que c’est un véritable sol lunaire, ou un champ de la région de Verdun après 1917. Les ornières sont profondes, si profondes que le dessous du 4x4 raclait le sol à certains endroits. Les dénivellations sont dantesques, il y a des creux, sur toute la largeur, profonds de 70 cm environ ! A certains endroits subsistent des plaques de goudron ou de béton. Un court répit hautement apprécié. Même s’il n’a pas plut depuis une semaine, il y a des tronçons noyés sous 20cm d’eau, mais heureusement nous nous ne sommes pas embourbés.  Sur la piste très peu de voiture privée, essentiellement des taxi-brousses tellement rempli de voyageur, que certains passager sont assis sur le rebord des fenêtres, et des semi-remorques lancés à toute vitesse et manquant de chavirer à chaque nid-de-poule. 

Pas moyen d’ouvrir la fenêtre car le trafic soulève un épais brouillard rouge et les gaz d’échappement des moteurs trafiqués empestent.

Le paysage le long de la route est magnifique, ce n’est que végétation luxuriante et abondance, la jungle !
J’étais habitué aux routes  indiennes, mais comparé à la RN13 c’était la panacée. Résultat j’ai le dos en compote et je suis tout courbaturé

Nous voici à Nahampoana. L’histoire de ce parc est des plus intéressantes. Fondée en 1902, par la France pour en faire un jardin botanique expérimentale coloniale, lors de l’indépendance il est nationalisé et transformé en plantation de fruits exotiques, finalement dans les années 90 il est acheté par une famille de FD qui le retransforme en jardin botanique sous l’appellation internationale de "réserve".  A peine arrivé, nous sommes accueillis par une grande reproduction de carte postale de 1903 où l’on voit une famille de colon en visite ; chapeau coloniaux, ombrelle et porteurs, le ton est donné ; ce n’est pas une simple visite, c’est un voyage dans le temps ! Au milieu du parc il y a une superbe demeure coloniale qui sert de restaurant, d’accueil et de chambre d’hôte. Pour y accéder, il faut marcher sur un long chemin de sable blanc, bordé par des rangées de cocotiers, formant une voûte cathédralesque au-dessus de nos têtes.

Lors de la visite nous avons la chance de voire trois colonies différentes de lémurien. Ici c’est le printemps du coup nous avons pu voire les bébés lémuriens  accrochés autour de la taille de leur mère ou sur leur dos ? C’était marrant !  Je pensais que les lémuriens seraient chapardeurs comme les singes, il n’en n’est rien. Ils n’ont pas peur de l’homme, ils s’approchent de vous, se promènent tranquillement au dessus de vos têtes ou à vos cotés mais du moment que vous les laissez tranquille, ils font de même.

Nous avons décidé de passer la nuit sur place car le lieu dégage un charme nostalgique  assez enivrant, mais le guide nous à bien dit « ne sortez pas vous promenez après le coucher du soleil car nous avons perdu la trace des crocodiles, nous ne savons pas où ils sont, ça serait dommage que ça soit eux qui vous retrouvent… »

Pour le diner nous nous sommes contentés de commander un capitaine, par personne, grillé sur du charbon. Le capitaine c’est un gros poisson local carnivore et tout rouge, sa chaire est très fine et savoureuse je me suis régalé

Le lendemain nous avons laissé les colonies de lémuriens tranquilles et nous sommes intéressés à la botanique. Nous avons vu de la vanille sauvage, un arbre dont le tronc est mou (vous lui donner un coup de poing et il garde la marque de votre passage), l’arbre à cannelle, différents baobabs, cactus et plantes carnivores. Nous avons même fait un détour par une bambouseraie vieille de 71 ans. Les spécimens les plus anciens sont immenses, ils s’élancent à la verticale vers le ciel, personnellement j’avais un peu peur qu’il y en ait un qui tombe ! Au moindre zéphyr tous les troncs s’entrechoquent et font des bruits de canalisation c’est particulier mais original

Résultat de ce week-end, des souvenirs plein les yeux et les papilles, mais un gros mal de dos





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