Ce week-end j’ai commencé à faire du tourisme dans la région
autour de FD, je suis allé à Nahampoana (Nannpoune),
une réserve naturelle dans la jungle. Nous sommes partis samedi midi dans le
bus 4x4 que nous avions loué pour l’occasion. Dès que nous sommes sortis de la
ville, la route s’est évanouie comme un mirage et transformée en une piste
rouge et défoncée la mythique RN13. Dire que c’est une piste est largement
exagéré, disons que c’est un véritable sol lunaire, ou un champ de la région de
Verdun après 1917. Les ornières sont profondes, si profondes que le dessous du
4x4 raclait le sol à certains endroits. Les dénivellations sont dantesques, il
y a des creux, sur toute la largeur, profonds de 70 cm environ ! A
certains endroits subsistent des plaques de goudron ou de béton. Un court répit
hautement apprécié. Même s’il n’a pas plut depuis une semaine, il y a des tronçons
noyés sous 20cm d’eau, mais heureusement nous nous ne sommes pas embourbés. Sur la piste très peu de voiture privée,
essentiellement des taxi-brousses tellement rempli de voyageur, que certains
passager sont assis sur le rebord des fenêtres, et des semi-remorques lancés à
toute vitesse et manquant de chavirer à chaque nid-de-poule.
Pas moyen d’ouvrir la fenêtre car le trafic soulève un épais
brouillard rouge et les gaz d’échappement des moteurs trafiqués empestent.
Le paysage le long de la route est magnifique, ce n’est que
végétation luxuriante et abondance, la jungle !
J’étais habitué aux routes indiennes, mais comparé à la RN13 c’était la
panacée. Résultat j’ai le dos en compote et je suis tout courbaturé
Nous voici à Nahampoana. L’histoire de ce parc est des plus intéressantes.
Fondée en 1902, par la France pour en faire un jardin botanique expérimentale
coloniale, lors de l’indépendance il est nationalisé et transformé en
plantation de fruits exotiques, finalement dans les années 90 il est acheté par
une famille de FD qui le retransforme en jardin botanique sous l’appellation internationale
de "réserve". A peine arrivé, nous sommes
accueillis par une grande reproduction de carte postale de 1903 où l’on voit
une famille de colon en visite ; chapeau coloniaux, ombrelle et porteurs,
le ton est donné ; ce n’est pas une simple visite, c’est un voyage dans le
temps ! Au milieu du parc il y a une superbe demeure coloniale qui sert de
restaurant, d’accueil et de chambre d’hôte. Pour y accéder, il faut marcher sur
un long chemin de sable blanc, bordé par des rangées de cocotiers, formant une
voûte cathédralesque au-dessus de nos têtes.
Lors de la visite nous avons la chance de voire trois
colonies différentes de lémurien. Ici c’est le printemps du coup nous avons pu
voire les bébés lémuriens accrochés
autour de la taille de leur mère ou sur leur dos ? C’était marrant ! Je pensais que les lémuriens seraient
chapardeurs comme les singes, il n’en n’est rien. Ils n’ont pas peur de l’homme,
ils s’approchent de vous, se promènent tranquillement au dessus de vos têtes ou
à vos cotés mais du moment que vous les laissez tranquille, ils font de même.
Nous avons décidé de passer la nuit sur place car le lieu dégage
un charme nostalgique assez enivrant,
mais le guide nous à bien dit « ne sortez pas vous promenez après le
coucher du soleil car nous avons perdu la trace des crocodiles, nous ne savons
pas où ils sont, ça serait dommage que ça soit eux qui vous retrouvent… »
Pour le diner nous nous sommes contentés de commander un
capitaine, par personne, grillé sur du charbon. Le capitaine c’est un gros poisson
local carnivore et tout rouge, sa chaire est très fine et savoureuse je me suis
régalé
Le lendemain nous avons laissé les colonies de
lémuriens tranquilles et nous sommes intéressés à la botanique. Nous avons vu de
la vanille sauvage, un arbre dont le tronc est mou (vous lui donner un coup de
poing et il garde la marque de votre passage), l’arbre à cannelle, différents
baobabs, cactus et plantes carnivores. Nous avons même fait un détour par une
bambouseraie vieille de 71 ans. Les spécimens les plus anciens sont immenses,
ils s’élancent à la verticale vers le ciel, personnellement j’avais un peu peur
qu’il y en ait un qui tombe ! Au moindre zéphyr tous les troncs s’entrechoquent
et font des bruits de canalisation c’est particulier mais original
Résultat de ce week-end, des souvenirs plein les yeux et les papilles, mais un gros mal de dos
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