Aujourd’hui avec un couple d’expat nous sommes partis à
Lokaro (« Loukar »), autrement appelé « la Bretagne
Malgache », pour passer la journée.
Lokaro n’est qu’à 27 km de FD
mais il faut compter 3 heures de routes en 4x4. Nous sommes donc partis à aux
aurores afin de pouvoir profiter au maximum de la journée.
Je n’ai vu aucune route qui soit pire que celle de Lokaro.
Pendant 3 heures ce ne fut qu’ornières et routes défoncées. La route était
tellement mauvaise qu’à certains moments il fallait mieux rouler sur les champs
en friches qui longent la route. Je ne sais pas comment vous vous imaginez la
région de FD, mais c’est très montagneux
et il y a beaucoup de rivières.
Inutile de vous dire que les ponts n’existent pas, ni les bacs ! Les
rivières se traversent donc à gué en 4x4, les fenêtres bien fermées. Les routes sont de véritables montagnes
russes. Dans les côtes ce ne sont pas des routes en lacets, mais elles
attaquent le versant de manière verticale, il faut avoir de très bons freins et
ne pas avoir le vertige ! A cela il faut ajouter l’irrégularité des pistes
qui sont déchirées par de profondes ornières et des nids de poules de 70 cm de
profondeurs (ici on appelle ça des nids d’autruche !). Si l’on fait
abstraction des effets néfastes de la route sur le dos, le voyage est très
plaisant. Les paysages montagneux rappellent ceux du Massif Central… les
rizières et bananeraies en plus !
De temps en temps il y a un petit village de riziculteur : des
cases groupées autour de petites
églises à clocher du début XXème. Charmant vient à l’esprit pour décrire de
tels paysages.
A chaque fois que nous traversons un village, il nous faut
s’arrêter pour saluer le chef du village
et acheter quelques bananes ou mangues. Ce n’est pas une obligation, mais c’est
la garantie qu’au retour les villageois ne nous attaquerons pas. Le principe
est simple, il faut leur montrer qu’on les respecte et qu’en temps que blancs
on a de l’argent pour leur acheter des biens. Si nous ne faisions pas ça, les
villageois se sentirait humilié que nous passions enfermer dans nos 4x4 sans
daigner les saluer ni même faire vivre l’économie locale.
Arrivés à Lokaro c’est l’émerveillement. Des sentiments de
bout du monde et de carte postale paradisiaque s’emparent de vous. Pour être
clair, à coté de Lokaro, Maurice ressemble à la plage de Dunkerque… Un petit
village de pêcheur sur la plage, des cocotiers et badamiers à l’infini, un sable si fin qu’on croirait
marcher sur des nuages. Nous ne sommes pas restés sur cette plage, mais nous
avions décidé d’aller sur la petite ile à 200mètres, en face, l’ile de Robinson
Crusoé… En revanche pour aller sur l’ile il n’y a pas de navette, il faut faire
la traversée à pied au niveau du gué. Nous avons donc embauché quelques ados
pour qu’ils nous aident à porter nos affaires (glacière, jerrican, bouteilles
d’eau,…). Nous voici partis en file indienne, derrière le « guide »,
une main pour tenir le sac sur la tête, l’autre main pour tenir l’épaule de la
personne devant. Rejoindre l’ile n’a pas été une mince affaire. De l’eau
jusqu’à la poitrine, il fallait faire en sorte de ne pas mouiller son sac, tout
en buvant 3 litres d’eau de mer à chaque vagues ! Nous avons bien
rigolé !
L’ile de Robinson, c’est plus que paradisiaque. L’ile à la
forme d’un « X ». Deux éperons rocheux en granite rose reliés
par une plage de sable fin. Les zébus sont les seuls habitants de l’île. Ni
insecte ni de serpent, j’ai redécouvert la joie de marcher pied nu. Nous nous
sommes installés sur la bande de sable, à l’ombre d’un immense badamier. Vu la
configuration de l’ile, à partir de la même plage, nous pouvions choisir de
nous baigner dans deux criques différentes… Un vrai luxe !
Pour le repas comment ça c’est passé ? Très simplement
à vrai dire, nous avons fait simple ! Les porteurs que nous avions embauchés
étaient également pêcheurs. Un à un, munis d’un masque et d’un tuba, nous les
avons accompagnés pour pêcher notre repas. Bon je dis pêcher, c’est un abus de
langage, à vrai dire nous nagions jusqu'à la barrière de corail, quand un
poisson nous plaisait un simple geste de notre part et le pêcheur le
harponnait. Au final j’ai mangé une douzaine d’huitres, une moitié de capitaine
(le poisson !), une moitié de perroquet (toujours le poisson !) et 3
langoustes. Je me suis régalé ! Pour le dessert, les pêcheurs sont allés
ramasser des noix de cocos à 10 mètres et le tour était joué !
Pour le repas que
j’ai fait j’en ai eu pour 3 euros ! Lokaro est un lieu loin de tout et la
vie est nettement moins chère qu’à FD. Langouste et capitaine, des produits de
luxe en Europe, sont ici les plats quotidiens. 3 euros ca peut vous sembler
indécent, mais nous n’avons même pas marchandé tellement le prix était
dérisoire et les Malgaches sont partis avec des grands sourire tellement ils
étaient content d’avoir gagné 3 euros par
personne en une demi journée ! En fait de cette contrée reculée, la
nourriture (poissons et fruits) abonde. Devant une telle profusion ils ne
voient pas l’intérêt de faire payer pour
les produits qui se trouvent à portée de main, c’est juste la main d’œuvre qui
est facturée.
Nous sommes repartis de bonnes heures vers FD, la route n’étant
pas équipée de lampadaires, il est impossible d’y circuler dès le crépuscule.
De retour à la maison, le dos en compote, je ne rêve que d’une chose, un bon
massage !
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